Page:Les Auteurs latins expliqués d’après une méthode nouvelle. Népos - Vie des grands capitaines, 1869.djvu/360

Cette page n’a pas encore été corrigée

temps, qu’elle le défendrait et ne l’abandonnerait jamais. Mais quelques-uns furent si jaloux de son mérite, qu’ils aimèrent mieux manquer de foi que de ne pas le trahir. Antigone, quoique son ennemi mortel, l’aurait sauvé, si les siens le lui eussent permis, parce qu’il sentait qu’il ne pouvait être mieux aidé d’aucun autre dans les graves événements que l’on voyait déjà se préparer. Car Séleucus, Lysimaque et Ptolémée[1], déjà puissants en forces, contre lesquels il lui fallait combattre pour l’empire, allaient tomber sur lui. Mais ceux qui l’entouraient ne le souffrirent point, parce qu’ils voyaient qu’Eumène conservé, ils seraient tous peu estimés comparés à lui. D’ailleurs Antigone lui-même était tellement enflammé contre Eumène, qu’il ne pouvait s’adoucir que par l’espoir des importants services qu’il attendait de lui.

XI. Lorsqu’il l’eut donc fait mettre en prison, et que l’officier de ses gardes lui eut demandé de quelle manière il voulait qu’on le

  1. Séleucus avait reçu en partage la Babylonie; Lysimaque, la Thrace; Ptolémée, l'Égypte.