Page:Les Auteurs latins expliqués d’après une méthode nouvelle. Népos - Vie des grands capitaines, 1869.djvu/36

Cette page n’a pas encore été corrigée

l’ennemi, étonné qu’une si faible troupe osât venir se mesurer avec lui.

V. Dans cette circonstance, nulle cité ne vint au secours des Athéniens[1], à l’exception de Platées, qui envoya mille soldats. L’arrivée de ce renfort compléta le chiffre de dix mille hommes, et l’ardeur singulière de cette petite troupe, qui brûlait de combattre, fit que Miltiade l’emporta sur ses collègues. Entraînés par son influence, les Athéniens firent sortir leur armée de la ville et choisirent une situation favorable pour camper ; puis le lendemain, s’étant rangés au pied d’une montagne dans un ordre de bataille tout nouveau, ils engagèrent l’action avec une extrême vigueur. En plusieurs endroits ils avaient abattu des arbres, afin que, protégés d’un côté par les hauteurs, et de l’autre arrêtant la cavalerie ennemie par ces longues files d’arbres renversés, ils ne fussent pas enveloppés par le nombre. Bien que Datis reconnût que la position ne lui était pas avantageuse, cependant, comptant sur sa supériorité numérique, il désirait en venir aux mains, d’autant plus qu’il jugeait utile de

  1. Les Lacédémoniens furent retenus par des scrupules religieux qui leur interdisaient de mettre une armée en campagne avant la nouvelle lune.