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aussi sa race, et elle le conjura d’assister les enfants d’Alexandre. S’il lui accordait cette faveur, il fallait qu’il rassemblât au plus tôt des troupes, pour les amener à son secours. Afin qu’il le fît plus facilement, elle avait envoyé des lettres à tous les capitaines qui persistaient dans leur devoir, pour qu’ils lui obéissent, et qu’ils suivent ses conseils. » Eumène, très ému de ces paroles, jugea plus à propos de périr, si la fortune en décidait ainsi, en témoignant sa reconnaissance à ses bienfaiteurs, que de vivre ingrat.

VII. Il leva donc des troupes et prépara la guerre contre Antigone. Comme il y avait avec lui un grand nombre d’illustres Macédoniens (parmi lesquels étaient Peucestès, qui avait été garde du corps d’Alexandre, et qui alors tenait la Perse ; et Antigène, qui commandait la phalange[1] macédonienne), craignant l’envie, qu’il ne put néanmoins éviter, s’il avait, lui étranger, la suprême autorité, plutôt que d’autres Macédoniens, dont il y avait là une multitude,

  1. La phalange était un corps d'infanterie, composé de quinze, ou au moins huit cents hommes pesamment armés, qu'on plaçait au centre de la bataille.