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en Grèce qu’il respecta les temples des dieux ; mais chez les barbares même il conserva avec le plus grand scrupule toutes les images et tous les autels. Aussi disait-il souvent qu’il s’étonnait de ne pas voir mettre au nombre des sacrilèges ceux qui maltraitaient des suppliants, et de ne pas voir punir ceux qui portaient atteinte à la religion plus sévèrement que ceux qui dépouillaient les temples.

V. Après la bataille de Coronée, tout l’effort de la guerre se concentra autour de Corinthe ; ce fut pour cette raison qu’on l’appela la guerre corinthienne. Dans un seul combat où commandait Agésilas, les ennemis perdirent dix mille hommes, et ce revers parut avoir ruiné leurs forces ; mais, loin de tirer vanité de son triomphe, il déplora la fortune de la Grèce, rendue veuve de tant d’enfants par la faute de ses ennemis : car, si les Grecs eussent été sages, c’était là un nombre de soldats suffisant pour tirer des Perses une vengeance éclatante. Lorsqu’il eut contraint les ennemis de se renfermer dans leurs murailles, de tous côtés on le pressait d'assiéger