Page:Les Auteurs latins expliqués d’après une méthode nouvelle. Népos - Vie des grands capitaines, 1869.djvu/316

Cette page n’a pas encore été corrigée

généraux eussent voulu suivre cet exemple ! Mais revenons à lui. Agésilas préféra à un puissant empire une bonne renommée, et jugea plus glorieux d’obéir aux lois de sa patrie que de subjuguer l’Asie par les armes. Animé de ces sentiments, il transporta ses troupes de l’autre côté de l’Hellespont avec une telle rapidité, qu’il fit en trente jours un trajet qui avait demandé à Xerxès une année entière. Il approchait du Péloponnèse, quand les Athéniens, avec les Béotiens et le reste de leurs alliés, tentèrent, auprès de Coronée[1], de lui fermer le passage ; mais il les défit dans une bataille terrible. Voici peut-être, le trait le plus glorieux de sa victoire : la plupart des fuyards s’étant réfugiés dans le temple de Minerve, on lui demanda ce qu’il voulait qu’on fît à leur égard ; bien qu’il eût reçu plusieurs blessures dans le combat, et qu’il se montrât irrité contre tous ceux qui avaient porté les armes contre lui, il sacrifia sa colère à la religion et défendit qu’on leur fît aucun mal. Ce ne fut pas seulement

  1. Ville de Béotie.