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qui leur avait donné le jour et l’heure.

III. Je veux insérer en cet endroit une réflexion, quoiqu’elle interrompe mon récit : c’est qu’une trop grande confiance cause souvent de grands malheurs. Il parvint aussitôt aux oreilles des magistrats thébains que les exilés étaient entrés dans la ville. Livrés au plaisir de boire et de manger, ils méprisèrent cette nouvelle, et ne prirent même pas la peine de s’instruire d’un fait aussi important. Il arriva en outre une chose qui manifesta plus encore leur démence. On apporta d’Athènes une lettre d’Archias, hiérophante, à l’Archias[1] qui était alors le suprême magistrat de Thèbes, dans laquelle étaient marqués tous les détails du départ des exilés. Cette lettre lui ayant été remise lorsqu’il était déjà à table, il la plaça sous son coussin, et dit : « Je renvoie à demain les affaires sérieuses. » Mais quand la nuit fut avancée, tous ces magistrats, noyés de vin furent tués par

  1. L'un des ces Archias était hiérophante à Athènes, l'autre polémarque à Thèbes. L'hiérophante présidait aux mystères d'Éleusis et de quelques autres temples de la Grèce.