Page:Les Auteurs latins expliqués d’après une méthode nouvelle. Népos - Vie des grands capitaines, 1869.djvu/286

Cette page n’a pas encore été corrigée

parce qu’il a mis les affaires des deux peuples dans un tel état, que les Thébains ont assiégé Sparte, et que les Lacédémoniens se sont contentés de pouvoir sauver leurs vies ; et parce qu’il n’a pas cessé de faire la guerre qu’il n’ait bloqué la ville en rétablissant Messène[1]. » Quand il eut prononcé ces paroles, une vive hilarité éclata dans toute l’assemblée, et aucun juge n’osa opiner. II sortit ainsi d’une affaire capitale avec la plus grande gloire.

IX. Sur la fin de sa vie, Épaminondas commandait les Thébains à Mantinée[2]. Comme il pressait trop audacieusement les ennemis dans une bataille rangée, il fut reconnu des Lacédémoniens, qui, faisant uniquement consister leur salut dans sa mort, fondirent tous sur lui seul, et ne se retirèrent, après un grand carnage de part et d’autre, que lorsqu’ils virent Épaminondas même frappé d’un spare lancé de loin pendant qu’il combattait très vaillamment, et tombé mort. Les Béotiens furent un peu ralentis par sa chute ; cependant ils ne quittèrent point le champ de bataille qu’ils n’eussent entièrement défait

  1. Messène était la capitale de la Messénie, dans le Péloponnèse. Détruite par les Lacédémoniens, elle resta longtemps inhabitée. Épaminondas la releva.
  2. Ville d'Arcadie.