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en fit un crime. Le peuple, ardent, soupçonneux, léger, querelleur, et en outre envieux de la puissance, les rappelle. Ils sont accusés de trahison. Timothée est condamné, et son amende est taxée à cent talents. La haine d’une ville ingrate le força de se retirer à Chalcis.

IV. Après sa mort, le peuple, se repentant de son jugement, réduisit l’amende des neuf dixièmes, et ordonna que son fils Conon donnerait dix talents pour rétablir une certaine partie des murs. Ainsi, par un exemple remarquable des variations de la fortune, les mêmes murailles que Conon avait relevées avec les dépouilles des ennemis, son petit-fils fut forcé de les rétablir sur son propre bien de famille, au grand déshonneur de sa maison. Nous pourrions produire plusieurs preuves de la vie modérée et sage de Timothée. Nous nous bornerons à une seule, parce qu’on en pourra facilement conjecturer combien il fut cher aux siens. Il comparut en justice dans