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à la Paix et qu’on établit un pulvinar[1] pour cette déesse. Afin que la mémoire de ce glorieux événement fût durable, on dressa, par un décret du peuple, une statue à Timothée sur la place publique. Il était sans exemple jusqu’alors qu’on eût honoré le fils d’une statue, après en avoir érigé une au père. L’image de Timothée, placée auprès de celle de Conon, rajeunit la gloire de ce dernier.

III. Timothée était avancé en âge et avait cessé de gérer des emplois, quand les Athéniens commencèrent à être pressés de tous côtés par la guerre. Samos avait quitté leur parti ; l’Hellespont s’était révolté ; Philippe de Macédoine[2], déjà puissant, méditait plusieurs entreprises. On lui avait opposé Charès[3] ; mais on ne croyait pas que ce général pût défendre Athènes avec succès contre ce prince. On fait préteur Ménesthée, fils d’Iphicrate et gendre de Timothée, et l’on décrète qu’il parte pour cette guerre. On lui donne pour conseil deux hommes éminents en expérience et en sagesse, son père et son beau-

  1. Coussin ou lit de repos sur lequel on plaçait les statues des dieux pour recevoir les hommages du peuple.
  2. Père d'Alexandre le Grand.
  3. Charès, général athénien, défit deux fois les Argiens sur mer, fut envoyé pour combattre Alexandre, tyran de Phères, procura la victoire à Pharnabaze révolté contre le roi de Perse, enfin reçut l'ordre de porter secours à Byzance assiégée par Philippe, roi de Macédoine. Ayant mal rempli cette mission, il fut rappelé par le peuple. Charès était imprudent, fier et sans grande habileté. Il avait un caractère peu honorable. Son nom avait servi dans un proverbe à propos de promesses dont on savait qu'elles ne seraient pas tenues.