l’infanterie. Avant qu’il ne commande, elle se servait de très grands boucliers, de piques courtes, de petites épées. Iphicrate, au contraire, substitua la pelte à la parme[1], ce qui fit ensuite appeler peltastes[2] les fantassins ; il les rendit ainsi plus légers pour les mouvements et pour les attaques. Il doubla la mesure de la pique ; il allongea les épées. Il changea aussi la matière des cuirasses, et, à la place de celles qui étaient faites d’anneaux d’airain, il en donna de lin[3]. Les soldats devinrent ainsi plus lestes ; car, en diminuant le poids de leur armure, il leur en procura une qui couvrait également le corps sans l’appesantir.
II. Il fit la guerre aux Thraces[4], et rétablit dans son royaume Seuthès, allié des Athéniens. À Corinthe, il commanda l’armée avec une si grande rigidité, qu’il n’y eut jamais dans la Grèce de troupes mieux exercées ni plus obéissantes ; il les accoutuma à savoir si bien se mettre d’elles-mêmes en bataille, que chaque soldat semblait avoir
- ↑ La pelta fut substituée à la parma, laquelle était maximus clypeus. Le premier de ces boucliers ressemblait à un croissant, le second était de forme ovale.
- ↑ Ce nom leur est encore donné par Tite Live dans le récit de la guerre de Macédoine (XXXI, 36); on les nommait aussi hoplites.
- ↑ Ces cuirasses étaient composées d'anneaux de bronze enlacés, un peu comme les cottes de maille du moyen âge. - On faisait macérer du lin dans une décoction de vinaigre et de sel, et on en formait une toile épaisse qui résistait au fer.
- ↑ Les Thraces avaient été soulevés par un général Lacédémonien, Anaxibius, qu'Iphicrate vainquit.