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à l’étage supérieur, il livre les postes les plus fortifiés de la ville aux conjurés, cerne les maisons avec des gardes, place des gens sûrs aux portes, avec ordre de n’en pas bouger, garnit une trirème d’hommes armés, la confie à Philostrate, son frère, et lui ordonne de la promener dans le port, comme s’il voulait exercer les rameurs, afin que, si la fortune entravait ses desseins, il lui restât un moyen de se mettre en sûreté. Dans le nombre des siens, il choisit quelque jeunes Zacynthiens[1], très hardis et très vigoureux, et les charge d’aller désarmés chez Dion, de manière qu’ils paraissent venir le visiter. Ceux-ci, étant connus, sont introduits. Mais dès qu’ils sont entrés, ils ferment la porte à clef, se jettent sur Dion, le saisissent dans son lit et le garrottent. Il se fit un grand bruit, tel qu’on pouvait l’entendre du dehors. Dans cette occasion, il fut facile à chacun de sentir, comme il a été souvent dit auparavant, combien la puissance d’un particulier est odieuse, et combien est misérable la vie de ceux

  1. En revenant de Corinthe, Dion avait rassemblé ses forces dans l'île de Zante avant de se diriger vers la Sicile.