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car il semblait avoir déclaré par là qu’il voulait que tout fût sous sa puissance. Il s’appliqua, non à adoucir la haine par la complaisance, mais à la réprimer par la rigueur, et fit tuer Héraclide, lorsqu’il fut arrivé à Syracuse.

VII. Cette action causa la plus grande crainte à tout le monde ; car, Héraclide mis à mort, personne ne se croyait en sûreté. Dion, ayant écarté son adversaire, partagea plus librement aux soldats les biens de ceux qu’il savait opposés à ses intérêts. Ces biens distribués, comme il se faisait tous les jours de très grandes dépenses, l’argent commença bientôt à lui manquer, et il ne vit plus à quoi s’en prendre, sinon aux biens de ses amis. Telle était sa position, qu’en gagnant les soldats, il perdait les grands. Ces chagrins l’accablaient. N’étant point accoutumé à un mauvais renom, il ne souffrait point patiemment d’être mésestimé de ceux qui peu auparavant l’avaient