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VI. Un changement subit suivit des succès si prospères et si inopinés ; la fortune, dans son inconstance, entreprit d’abîmer celui qu’un peu auparavant elle avait élevé. Elle exerça d’abord sa cruauté sur le fils, dont j’ai parlé ci-dessus ; car, lorsque Dion eut repris sa femme, qui avait été donnée à un autre, et voulut ramener son fils de la plus excessive débauche à la vertu, ce père reçut par sa mort une douloureuse blessure. Il s’éleva ensuite une dissension entre lui et Héraclide. Celui-ci, qui ne voulait pas céder le premier rang, forma une faction ; il n’avait pas moins de crédit que Dion parmi les grands, du consentement desquels il était à la tête de l’armée navale, pendant que Dion commandait l’armée de terre. Dion ne put se résigner, et cita le vers d’Homère, au second livre de l’Iliade, où se trouve cette maxime « que l’État ne peut être bien gouverné par plusieurs maîtres »[1]. Ce mot souleva une grande haine contre lui ;

  1. Iliade : II, 204.