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par cinq cents galères[1], cent mille hommes de pied et dix mille chevaux, et, ce qui étonna toutes les nations, il l’abattit si facilement, que le troisième jour après avoir touché en Sicile, il entra dans Syracuse. D’où l’on peut conclure qu’aucune domination n’est assurée, si elle n’a pour rempart l’amour du peuple. Denys était alors absent, et il attendait sa flotte en Italie, croyant qu’aucun de ses ennemis ne viendrait à lui sans de grandes forces. Mais il fut bien déçu ; car Dion réprima l’orgueil du tyran en se servant de ceux-là même qui avaient été sous la puissance de son adversaire. Il s’empara de toute cette partie de la Sicile qui avait été soumise à Denys, et de la même manière, de Syracuse, à l’exception de la citadelle et de l’île attenante à la ville. II conduisit l’affaire au point que Denys voulut conclure la paix aux conditions suivantes : « Dion posséderait la Sicile, Denys l’Italie, et Apollocrate[2], dans qui seul il avait la plus grande confiance, Syracuse. »

  1. Longis navibus. Les vaisseaux longs étaient les bâtiments de guerre; les vaisseaux ronds, les bâtiments de commerce et de transport.
  2. Apollocrate était l'aîné des fils de Denys le Jeune.