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prince lui déplût, il s’intéressait cependant à sa conservation, parce qu’il était son allié, et plus encore pour l’avantage de sa famille. Il assistait aux grandes affaires ; Denys suivait volontiers ses conseils, sauf dans les occasions où une passion trop violente venait se placer entre eux et lui. Toutes les ambassades les plus honorables étaient remplies par Dion, qui s’en acquittait avec zèle, et, en les exerçant avec fidélité, couvrait par son affabilité la dureté du nom de tyran. Les Carthaginois, vers lesquels il fut envoyé par Denys, ressentirent pour lui une admiration qu’ils n’avaient jamais eue pour aucun homme parlant la langue grecque.

II. Denys n’ignorait point tout cela, et il sentait combien Dion lui faisait d’honneur à lui-même : aussi avait-il pour lui plus de complaisance que pour personne, et l’aimait-il comme s’il eût été son fils. La nouvelle étant arrivée que Platon était venu à Tarente, il ne