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suivant l’usage des Perses, au chiliarque[1] nommé Tithraustès, officier qui occupait la seconde place de l’empire, et lui exposa qu’il désirait conférer avec le roi : car on n’a point d’audience sans le chiliarque. « Rien ne s’y oppose, lui dit celui-ci ; mais examine si tu aimes mieux lui exposer de vive voix ce que tu as dans l’esprit, ou avoir recours à une lettre. Si tu parais en présence du roi, il est nécessaire que tu te prosternes devant lui. S’il t’en coûte de te soumettre à cet usage, confie-moi ta mission, tu n’en atteindras pas moins sûrement ton but. — Il ne me répugne point, lui répondit Conon, de rendre au roi tous les hommages qui lui sont dus ; mais je crains d’avilir ma patrie, qui est accoutumée à commander aux autres peuples, si je suis plutôt les usages des étrangers que les siens. » Il lui remit donc par écrit ce qu’il voulait.

  1. On appelait chiliarque, chez les Grecs, un officier qui commandait un corps de mille hommes. L'officier Persan dont Cornélius Népos parle ici était sans doute un chef de la garde du palais.