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des combattants. Le soldat revendique justement du général quelque portion du succès ; la fortune en réclame la plus grande part, et peut se vanter, avec raison, d’avoir plus fait que la prudence du chef. Mais le trait héroïque de Thrasybule n’appartient qu’à lui seul. En effet, les trente tyrans que les Spartiates avaient chargés du gouvernement d’Athènes, ayant opprimé cette ville, banni ou mis à mort une foule de citoyens échappés au hasard des combats, confisqué, pour se les partager entre eux, les biens du plus grand nombre, Thrasybule fut non seulement le premier, mais le seul, qui se déclara ouvertement leur adversaire[1].

II. Quand il se réfugia dans Phylé, château très fortifié en Attique, il n’avait avec lui que trente des siens. Tel fut le principe du salut d’Athènes ; telle fut la force qui rendit la liberté à cette illustre république. Les tyrans méprisèrent d’abord Thrasybule et le petit

  1. 500 citoyens avaient été bannis ou mis à mort sans procès.