Alcibiade. Il ne pouvait souffrir qu’Athènes fût vaincue et asservie à Lacédémone. Il pensait uniquement à affranchir sa patrie ; mais il voyait qu’il ne pouvait exécuter ce dessein sans le roi de Perse [1]. Il désirait donc s’en faire un ami, ne doutant point d’en venir facilement à bout, s’il pouvait seulement l’aborder. Il savait que son frère Cyrus se préparait secrètement à lui faire la guerre, avec l’aide des Spartiates ; et il voyait qu’en lui découvrant ce complot il acquerrait une grande faveur auprès de lui.
IX. Pendant qu’il méditait ce projet et qu’il demandait à Pharnabaze de l’envoyer vers le roi, Critias et les autres tyrans d’Athènes dépêchèrent des gens affidés à Lysandre en Asie, pour l’aviser que, s’il ne faisait pas périr Alcibiade, le gouvernement qu’il avait établi lui-même dans Athènes ne pourrait pas subsister ; s’il voulait que son ouvrage durât, il devait poursuivre Alcibiade. Le Spartiate, animé par cet avis, résolut d’agir plus fortement auprès de Pharnabaze.
- ↑ Artaxerxès II, dit Mnémon, qui, vainqueur de son frère Cyrus, succédait à son frère Darius II.