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plus forts sur terre que sur mer ; mais qu’il lui était facile d’engager Seuthès, un des rois de Thrace, à les chasser de la terre ferme, et que, par cette mesure, ils seraient réduits à la nécessité de se battre sur mer ou de mettre fin à la guerre. Quoique Philoclès sentît qu’il avait raison, il ne voulut pas cependant suivre son avis ; il prévoyait qu’il n’aurait plus d’autorité dans l’armée, s’il y recevait Alcibiade ; que, si l’on avait quelque succès, il n’en partagerait nullement la gloire, et qu’au contraire, s’il arrivait quelque revers, il en serait seul accusé. Alcibiade lui dit en se retirant : « Puisque tu t’opposes au triomphe de la patrie, je t’avertis de tenir ta flotte près des ennemis ; car il est à craindre que la licence des soldats ne fournisse à Lysandre l’occasion de surprendre et d’accabler notre armée. » Alcibiade ne fut point trompé à cet égard. En effet, Lysandre, ayant appris de ses espions que les Athéniens étaient descendus à terre