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pour collègues Thrasybule et Adimante, et partit pour l’Asie avec une flotte ; mais il n’eut pas devant Cymé [1] le succès auquel il s’attendait, et retomba dans la disgrâce du peuple. Comme on croyait que rien ne lui était impossible, on lui imputait tous les revers, en l’accusant ou de négligence ou de mauvaise volonté. C’est ce qui arriva dans cette occasion. On prétendait que, corrompu par le roi de Perse, il n’avait pas voulu prendre Cymé. Rien ne lui fut plus funeste, selon nous, que la trop haute opinion que l’on avait de son génie et de sa valeur. On le redoutait autant qu’on l’aimait. On craignait que, fier de son bonheur et de sa grande naissance, il n’ambitionnât la tyrannie. Sur ces motifs, on le destitua dans son absence, et l’on mit un autre à sa place. Alcibiade, en ayant été instruit, ne voulut point retourner à Athènes. Il se retira à Pactyé [2],

  1. Ville d'Éolide, près de Lesbos. En l'absence d'Alcibiade, le pilote Antiochus avait, contre son ordre, engagé un combat avec Lysandre, et perdu quinze vaisseaux.
  2. Ville de la Chersonèse de Thrace, sur la Propontide.