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n’accompagnait qu’Alcibiade ; et, ce qui jusqu’alors n’avait été usité que pour les vainqueurs d’Olympie, on lui présentait à l’envi des couronnes d’or et d’airain. Alcibiade, se rappelant ses disgrâces passées, recevait en pleurant de joie ces marques de l’affection de ses concitoyens. Lorsqu’il fut arrivé dans la ville, il convoqua le peuple et le harangua d’un ton si touchant, que les cœurs les plus durs versèrent des larmes sur son infortune et firent éclater leur indignation contre les auteurs de son exil. On eût dit que c’était un autre peuple, et non celui qui pleurait alors, qui l’avait condamné comme sacrilège. Ses biens lui furent rendus par un décret public ; les prêtres Eumolpides furent forcés de révoquer leur anathème, et les piliers sur lesquels on l’avait transcrit furent jetés dans la mer.

VI. La joie d’Alcibiade dura peu. On lui avait décerné toutes sortes d’honneurs, on l’avait entièrement chargé de l’administration civile et militaire, et rendu l’arbitre de tout ; il demanda et obtint