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faisaient de la liberté, sur leur cruauté envers les nobles, et jugea que le meilleur parti était d’esquiver la tempête qui le menaçait. Il se déroba donc à ses gardes et se rendit d’abord à Élis, et ensuite à Thèbes. Mais lorsqu’il eut appris qu’il avait été condamné à mort, que ses biens avaient été confisqués, que le peuple avait forcé les Eumolpides [1] à le maudire, selon la coutume, et que, pour mieux consacrer la mémoire de cet anathème, on en avait gravé la copie sur un pilier de pierre élevé dans un lieu public, il se retira à Lacédémone. Là il fit la guerre, non à sa patrie, mais à ses ennemis personnels, parce qu’ils étaient aussi ceux de sa patrie, comme il le disait lui-même ouvertement, qu’ils l’en avaient chassé, dans l’opinion qu’il pouvait lui rendre de grands services, et qu’ils avaient plus consulté leur haine particulière que le bien commun. Les Lacédémoniens firent d’abord amitié, par son conseil, avec le roi de Perse ; ensuite ils fortifièrent Décélie [2], dans l’Attique, et y établirent une

  1. Nom porté par les prêtres de Déméter, d'Eumolpos leur chef de file.
  2. Petite ville non loin d'Athènes.