Page:Les Auteurs latins expliqués d’après une méthode nouvelle. Népos - Vie des grands capitaines, 1869.djvu/102

Cette page n’a pas encore été corrigée

il débarqua ses troupes, et renversa d’un seul choc une armée innombrable de barbares. Cette victoire lui procura un riche butin. Comme quelques îles s’étaient révoltées contre Athènes, à cause de la dureté de son gouvernement, en revenant dans ses foyers, il affermit dans leurs dispositions celles qui étaient bien intentionnées, et fit rentrer dans leur devoir celles qui s’en étaient écartées. Scyros, alors habitée par les Dolopes, ayant montré trop d’obstination et d’insolence, il la dépeupla, chassa de la ville et de l’île tous les anciens habitants, et distribua les terres à ses concitoyens. Les Thasiens[1], qui se confiaient dans leurs richesses, furent terrassés par sa présence. Le côté méridional de la citadelle d’Athènes fut orné de leurs dépouilles.

III. Élevé par tant d’exploits au-dessus de tous ses concitoyens, Cimon fut en butte à la même haine qui avait poursuivi son père et les autres grands hommes d’Athènes. Il se vit condamné à un exil de dix ans, par le jugement appelé ostracisme. Les Athéniens en eurent plus de regret que lui-même. Les Spartiates leur ayant déclaré la guerre,

  1. L'île de Thasos, dans la mer Égée, était voisine des côtes de Thrace. Elle était réputée pour ses vins, ses marbres et ses mines d'or et d'argent.