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alors qu’elle pouvait l’empêcher, et qu’elle s’unirait à Callias, s’il remplissait sa promesse.

II. Cimon, devenu libre de cette manière, parvint rapidement aux premières magistratures. Il avait en effet assez d’éloquence, une extrême générosité, une grande connaissance du droit civil et de l’art militaire, car il avait vécu dans les camps avec son père depuis son enfance. Aussi domina-t-il complètement ses concitoyens, et eut-il beaucoup d’autorité dans les armées. Élevé au commandement, il mit d’abord en fuite, sur les bords du fleuve Strymon, les nombreuses troupes des Thraces. Il fonda la ville d’Amphipolis, et y envoya une colonie de dix mille Athéniens. Il défit encore, près de Mycale[1], la flotte des Cypriens et des Phéniciens, composée de deux cents voiles, et la captura. Le même jour, il eut sur terre et sur mer un égal succès : car, dès qu’il se fut emparé des vaisseaux ennemis,

  1. Mycale est un promontoire de l'Asie Mineure, sur les confins de la Carie et de la Lydie, où les Grecs, commandés par Xanthippe d'Athènes et Léotychide de Sparte, défirent entièrement les Perses le jour même de la victoire de Platées. Thucydide, Diodore, Plutarque, ne placent pas devant Mycale le combat où Cimon fut vainqueur, mais près de l'Eurymédon, fleuve de l'Asie Mineure, dans la Pamphylie, en face de Chypre. Il faut sans doute reconnaître qu'il y a deux Mycale, ou que cette indication géographique est erronée, ou altérée ou interpolée.