trop redevable pour ne pas leur rendre une
visite en passant. Je l’engageai à y entrer avant
de nous quitter, elle accepta comme si elle
eût su que c’était à l’autel que je la conduisais,
elle s’y comporta de manière à me donner
une haute idée de sa capacité, quatre coups
en une heure durent lui prouver de ma part
qu’elle n’avait point affaire à un ingrat, aussi
nous quittâmes-nous très-satisfaits l’un de l’autre,
en nous promettant de nous procurer cette
satisfaction le plus souvent possible. Pendant
huit mois je ne pus jamais parvenir à avoir
un double menton, une fois nous ne devions
pas nous voir de la semaine et je la rencontre à
la porte St.-Martin, je lui offre de prendre
quelque chose, elle me dit qu’elle est malade
et qu’elle ne peut rien faire, que si elle vient
ce sera uniquement par complaisance, je la
reconduis à mon tour près de chez elle, et
nous entrons chez un marchand de vin au
coin des rues Torigny et Payenne, au Marais,
où il y a, par parenthèse, des chambres très-comodes
ou l’on trouve lit, fauteuil à bras, cuvette,
caraffe, etc., je la dispose du mieux
possible pour ne pas trop devoir à sa complaisance,
quand je vois ses yeux se fermer je la
pose sur le lit, et nous commençons. Je ne
sais pas si son intention était de finir, ce que
je sais, c’est que je crus qu’elle ne finirait pas
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