Page:Les Amours secrètes de M. Mayeux, 1832.djvu/47

Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
( 31 )


goutte d’eau de vit. Je voulus bien, mais j’étais distrait par Constance qui cherchait ses puces, et qui voyant que je ne me levais pas, vint au lit pour me donner le fouet, ce qu’elle fit en effet, mais sans que je me retirasse de l’endroit où j’étais, ce qui me fit enfin aboutir.

Il me reste à vous dire comment cette amourette finit. J’arrivai un autre jour brûlant de désirs et bien disposé, j’entends une voix d’homme dans la chambre, je quitte la sonnette que je tenais déjà, et je regarde par le trou de la serrure qui ce pouvait être. Je vois Sophie en chemise, assise sur les genoux de l’épicier, tenant d’une main sa queue à lui et de l’autre main la queue de la poêle. J’espère qu’elle était embarrassée, aussi les mains de l’épicier avaient-elles beau jeu et jouait-elles bien ; quand l’omelette fut faite on laissa un peu refroidir, et ensuite Sophie se mit à genoux, baissa la tête jusqu’à terre, haussa d’autant son cul, l’épicier leva sa chemise, lui appliqua l’omelette sur les fesses et se mit à la manger, en ayant soin de donner à chaque bouchée un coup de langue un peu plus bas que la rosette. Cette manière tout-à-fait inusitée de manger les omelettes, me fit beaucoup rire, et cependant si je pris sur moi de ne pas troubler le repas, uniquement par égard pour Sophie à qui je ne voulais pas faire perdre son entreteneur, je pris aussi sur