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De Pilate, Saint Pierre a foutu les servantes.
Souverain caloté, qui du bien et du mal,
Prétendant posséder toute la quintessence,
Tu ne dois ton crédit qu’à la foible ignorance ;
Mais la raison détruit ton langage fatal,
Nous sommes éclairés sur tes dévots miracles,
Tu n’es plus à nos yeux qu’un trop vil charlatan,
De la divinité, toi dictant les oracles,
Va plutôt assassin, organe de Satan,
Débiter de l’enfer les cruelles maximes,
L’histoire nous apprend que les papes et rois,
Cruels et débauchés sans frein, sans mœurs, sans loix,
Ont été les auteurs de nos maux et nos crimes.
Je t’adresse, imposteur, la sincère origine
De ton perfide éclat, de ta fausse grandeur,
Descendant dans ton cœur, sonde sa profondeur,
Vois ce que l’avenir quelque jour te destine.
Honoré sacripant, on lit dans Saint Mathieu,
Qu’un jour le Diable emporta le bon Dieu
Sur la montagne, et là lui dit : « beau sire
» Vois-tu ces mers, vois-tu ce vaste empire,
» Ce nouveau monde inconnu jusqu’ici,
» Rome la grande et sa magnificence ?
» Je te ferai maître de tout ceci,
» Si tu veux me faire la révérence.
» Notre Seigneur ayant un peu rêvé,
» Dit au Démon que quoiqu’en apparence,