Page:Les Amours du Saint-Pere, 1797.djvu/15

Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 11 )

Ou ma foi l’Éternel, avec sa barbe grise,
Très-fort sera blâmé, j’en jure par mon chef.
Mais Dieu n’écouta pas ce monarque imbécille,
La France fut peuplée, un nombre de catins
Alors empoisonna et la cour et la ville :
Vous eûtes votre part à ces tristes destins,
Votre sexe lubrique, à qui non rien n’échappe,
Damnoit tous les mortels sans le secours d’un pape.
Nous eûmes le pouvoir de prescrire des lois,
De faire saintement assassiner les rois,
De lier dans le ciel et lier sur la terre,
Et de faire aux Français baiser notre derrière ;
Tout en trompant Dieu même et ses dogmes heureux,
Nous régnons sur les sots, et nous et nos neveux,

GABRIELLE D’ESTRÉES.

Je sais bien qu’usurpant un absolu pouvoir,
Tu masquas tes forfaits par l’ombre du devoir,
D’un monarque au néant, tu peux baiser la tante,
Mais pour un confesseur montre moi ta patente.
Ô d’un saint bon apôtre, infâme successeur,
Qu’ai-je besoin de toi monstre privé d’honneur ;
Le plaisir de tout temps fut l’ame de notre être,
Foutre est un droit sacré, le seul qui nous fit naître,
Et nous en profitons aux enfers et par-tout,
Sans l’ordre d’un prélat, apprends que chacun fout,
Et que le chef odieux d’une trompeuse église,