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Après avoir terminé ce prône amoureux, elle m’embrassa et je le lui rendis. Elle était penchée sur moi, je sentais les palpitations de son cœur ; ma main se promenait légèrement sur une gorge ferme et potelée. En vérité, je rendais grâce à mon destin et à mon heureuse inconstance ; je n’avais aucune passion pour les femmes en particulier. Je les aimais toutes, et la seconde qui s’offrait à mes yeux me faisait oublier la première ; ainsi s’écoulaient mes jours. Nous parlâmes de Mers...., il nous intéressait, moi par amitié, et madame de Lafo… parce qu’il la foutait. Je lui avais promis de me rendre chez lui de très bonne heure, et j’avais l’intention de tenir parole.

Tout en jasant, le sommeil vint nous surprendre, et nous prîmes le parti de jouir de ses bienfaits, en nous promettant que celui qui se réveillerait le premier embrasserait l’autre, nous nous endormîmes.

L’aurore vint annoncer le jour ; les oiseaux qui peuplaient le jardin, la saluè-