Page:Les Amours de garnison, 1831.djvu/9

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 9 —


saient pas assez souvent. Les jeunes gens étaient un peu niais, il eût fallu leur dire : Fous-moi donc, prends-moi cela, et cela coûte toujours un peu à une femme ; au lieu, qu’avec nous, tout en leur accordant les honneurs de la défaite, nous menâmes cela militairement. On nous dit bien que nous étions des scélérats, des libertins, même des polissons, lorsque le premier coup fut tiré ; ensuite on ne pouvait plus décemment nous refuser, et nous pûmes recommencer à volonté.

On nous recommanda de mettre des procédés avec les maris, afin de leur dorer la pilule ; nous nous empressâmes de remplir les intentions de nos belles, et nous devînmes en quelque sorte, les commensaux de toutes les maisons.

La ville du Mans qui, à notre arrivée, était triste comme toutes les villes de province, devint le centre de tous les plaisirs ; les bals, les fêtes, les spectacles se succédaient chaque jour, et la fouterie y ajoutait un charme toujours nouveau.

1