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nal du plaisir et des faveurs de la fortune.

Dès qu’ils eurent quitté le Mans, Savonn..... chercha tous les moyens de contrarier Mers.... Madame de Br.. le voyait chaque jour, si elle sortait il lui donnait le bras ; il la conduisait au spectacle ; était-il de service, elle passait plusieurs fois dans la journée devant le poste qu’il occupait, et sa porte était fermée à tout le monde. Elle lui faisait porter à dîner ; Savonn..... faisait épier toutes ses démarches et les renseignemens qu’on lui donnait, augmentaient encore sa jalousie, sa colère et sa rage.

Cette conduite était bien digne d’un être aussi nul sous tous les rapports ; jamais homme n’eut moins de ces qualités qui caractérisent les militaires français. On ne lui connaissait ni franchise, ni loyauté, il devait tout ce qu’il était à la faveur et à cette générosité malentendue et capricieuse, qui est le propre de presque tous les princes. Il était devenu un point de mire de presque tous les quoli-