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Luba. — Oh ! papa, je t’en prie…

Nicolas. — Quoi ? Je me trompe ? On ne donne pas un bal ce soir ? Voyons ! je ne rêve pas… Et d’ailleurs voici des objets pour le cotillon. (Il prend une décoration du cotillon.) Alexandre, tu risques d’être le seul dans cette maison qui ne soit pas décoré. Permets-moi de réparer cet oubli. (Il lui pique la décoration dans ses haillons.) Maintenant, tu es comme ce monsieur que je ne connais pas ?

Maria, présentant.M. Starkovsky.

Starkovsky. — Je suis très honoré, monsieur…

Nicolas. — Employé de l’État, n’est-ce pas ?…

Alina.M. Starkovsky est gentilhomme de la Chambre…

Nicolas. — Oui ! Oui ! Employé supérieur…

Luba.M. Starkovsky ne mérite pas vos railleries… Il a pour vous une profonde estime…

Starkovsky. — Oh ! oui, monsieur…

Nicolas. — Je vous en dispense.

Luba.M. Starkovsky, nous devons nous occuper encore du cotillon… Voulez-vous venir à côté, nous serons plus tranquilles.

Starkovsky. — Avec plaisir, mademoiselle. Dois-je emporter les coussins…

Luba. — Je vous en prie ! Venez ! Viens aussi Vania. (Luba, Starkovsky et Vania sortent.)

Maria. — Maintenant, permets-moi de te dire que ta conduite…

Nicolas. — Assez !

(Alina et Maria sortent en colère.)

Nicolas. — Elles sont bien heureuses de nous voir dans le bal.

Alexandre. — Je crois que tu exagères. D’ailleurs, il est tard… Il faut que je reprenne ma route…

Nicolas. — Pourquoi ? Tu es si pressé ?

Alexandre. — Je respirerais mieux dehors…

Nicolas. — Il fait très froid…

Alexandre. — Ça ne fait rien. Ici je me sens mal à l’aise.