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un parti qui convenait à Luba ; surtout quand il a adopté toutes les idées de Nicolas. J’en ai trop souffert de ces idées… Je n’aurais jamais voulu que ma fille…

Alina. — On ne peut se défendre d’admirer pourtant la force de leur conviction. Boris souffre. Il voit qu’on cherche sciemment à l’amener à la folie et à sa perte. On lui dit que s’il ne se soumet pas, on le laissera dans la maison des fous ou qu’on l’enfermera dans une forteresse. Il répond toujours la même chose. On m’a dit qu’il se proclame heureux et qu’il paraît même gai.

Maria. — Ce sont des fanatiques. Ah ! voilà M. Starkovsky.

(Alexandre Starkovsky se présente, en habit.)

Starkovsky. — J’arrive trop tôt. (Il baise les mains des deux dames.)

Maria. — Tant mieux !

Starkovsky, à Maria Ivanovna. — Où est votre charmante fille ? Elle avait l’intention de danser beaucoup ce soir pour rattraper le temps perdu. Je lui ai juré de l’aider.

Maria. — Elle met en ordre les accessoires du cotillon.

Starkovsky. — Je vais à son secours, vous permettez ?

Maria. — Certainement…

(Starkovsky se dirige vers la sortie. Luba paraît à sa rencontre. Elle porte un coussin, des étoiles, des rubans.)

Luba, en toilette de soirée, décolletée. — Ah ! vous voilà ! Parfait ! Là-bas dans le salon, il y a encore deux coussins, apportez-les. Bonjour, bonjour ! Vite ! Vite !

Starkovsky. — Je vole. (Il sort.)

Maria, à Luba. — Dis-moi, Luba, ce soir nous aurons ici tous nos amis ; certains ne manqueront pas de faire des allusions. On pourrait annoncer la grande nouvelle.