Page:Les œuvres libres - volume 42, 1924.djvu/146

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Boris. — J’ai réfléchi depuis longtemps. Allons, partons.

(Ils sortent.)


Rideau


TROISIÈME TABLEAU


Une salle d’hôpital.

Un Officier malade. — Je vous dis que c’est vous qui me rendez malade. Plusieurs fois déjà, je me sentais tout à fait bien… Mais vous êtes venu…

Le Docteur. — Ne vous agitez pas. Je ne demande pas mieux que de signer votre billet de sortie. Mais vous savez bien vous-même que la liberté est dangereuse pour vous. Si j’étais sûr de vous savoir bien soigné…

L’Officier malade. — Oui. Vous croyez que je vais me remettre à boire ? Non, j’ai reçu une leçon. Mais chaque journée que je passe ici me perd. Vous faites le contraire de ce que vous devriez faire. (S’échauffant.) Vous êtes cruel. Il vous faut des gens que vous puissiez faire souffrir, hein ? Vous êtes bien ici.

Le Docteur. — Calmez-vous.

(Il fait signe aux infirmiers qui s’approchent par derrière.)

L’Officier malade. — Si j’étais malade, je serais calme, je parlerais tranquillement ; mais ici, au milieu des fous… (Aux infirmiers.) N’approchez pas ! Arrière !

Le Docteur. — Je vous prie de vous calmer.

L’Officier malade. — Moi, je vous prie de me laisser sortir.