chantiez Rosine, tandis que moi… Maintenant je ne serais seulement pas capable d’être Basile.
La Princesse. — C’est au tour des enfants, maintenant. Mais ils ne chantent pas, nous sommes à une autre époque.
Piotr. — Oui, une époque positive. D’ailleurs votre fille joue bien du piano, très sérieusement. Mais est-ce qu’ils dorment tous encore ?
Maria. — Hier soir ils sont allés faire une promenade à cheval au clair de lune, ils sont rentrés très tard.
Piotr. — Et vers quelle heure ma digne épouse va-t-elle rentrer ? Avez-vous déjà envoyé la voiture pour la ramener ?
Maria. — Oh ! oui, on est parti de bonne heure. Elle ne tardera pas à arriver
La Princesse. — Est-il possible qu’Alina Ivanovna ait fait ce voyage seulement pour ramener le père Guérassime ?
Maria. — Oui, cette idée lui est venue hier, et elle est partie tout de suite
La Princesse. — Quelle énergie ! Je l’admire !
Piotr. — Oh ! l’énergie, ce n’est pas ce qui lui manque. (À ce moment, s’approche un mendiant encore jeune.) Que veux-tu ?
Le Mendiant. — C’est connu… Ayez pitié d’un malheureux sans travail, qui n’a pas de quoi manger… J’étais à Moscou et maintenant je m’en retourne au village… Venez en aide à un pauvre homme
Piotr. — Et pourquoi es-tu pauvre ?
Le Mendiant. — Pourquoi ? C’est connu… la misère.
Piotr. — Si tu travaillais, tu ne serais pas dans la misère.
Le Mendiant. — Je ne demanderais pas mieux… mais on ne trouve pas de travail maintenant.
Piotr. — Comment se fait-il donc que les autres aient de l’ouvrage et que toi tu n’en trouves pas ?
Le Mendiant. — Je vous jure sur mon âme que