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quilles, se considérer comme chrétiens, mais peut-on simplement se considérer comme supérieur à la brute ?

Boris. — Mais que faire ?

Nicolas. — Ne prendre aucune part à ce mal. Ne pas posséder de terre, ne pas vivre de leur travail. Mais comment organiser cela ? moi je n’en sais rien.

Pierre, se présentant devant Nicolas Ivanovitch. — Pardonne-moi pour l’amour du Christ, je suis perdu ! Comment la femme pourra-t-elle se tirer d’affaire ? Si on pouvait répondre pour moi ?

Nicolas. — J’irai en ville. J’écrirai. (Au Centenier.) Ne pourrait-on le laisser à présent ?

Le Centenier. — J’ai l’ordre de le conduire au poste.

Nicolas. — Va donc, je louerai quelqu’un, je ferai ce qu’il sera possible de faire. N’est-ce pas vraiment moi le coupable. Comment vivre ainsi ! Il faudrait…

Le Chemineau, paraissant sur le seuil de l’izba. — Il faudrait vivre comme si tous les hommes étaient nos frères. Il faudrait vivre selon la loi de Dieu…

Nicolas. — Qui donc es-tu ?

Le Chemineau. — Un homme !


Rideau


DEUXIÈME TABLEAU


Décor du premier acte.
xxxLe lendemain. Le couvert est mis sur la table. Samovar, thé et café.

Piotr. — Ah ! oui, princesse, vous êtes toujours aussi jeune… Il me semble que c’était hier que vous