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tlewood et Ashton marchèrent silencieux dans l’ombre de la nuit solitaire. En fin de rêverie, Nettlewood-Æneas se reprit à deviser :

— Reggie, il n’empêche que tous les hommes sont sujets à l’erreur. Je puis donc errer, moi, comme n’importe quel autre. Auquel cas tous, tant que nous sommes, nous serions bel et bien au seuil de l’éternité.

— Indubitablement, — acquiesça Achates-Ashton ; — indubitablement. Votre Seigneurie voit réellement la chose comme elle est, ni mieux, ni pis.

Et, les cailloux s’y prêtant encore, un autre temps de silence s’ensuivit.

— Reggie… — lord Nettlewood après avoir songé tant qu’il avait pu, se résolvait à prendre un confident de ses anxiétés trop lancinantes — — Reggie… avez-vous quelquefois songé à la mort ?

— Fréquentes fois, mylord ! — affirma l’honorable Reginald Ashton ; — fréquentes fois, en vérité ! et jamais sans déplaisir.

— Hélas ! nous y touchons peut-être — murmura Sa très malheureuse Seigneurie. — Or, si nous y touchons, nous touchons à l’au-delà… Formidable contact ! — Que pensez-vous de l’au-delà, Reggie ?

— Mylord, — avoua, tout de go, Reggie Ashton, — je n’en pense pas grand’chose à l’heure actuelle et j’ai peur de n’en avoir jamais pensé davantage, à n’importe quelle heure !

Il s’interrompit, médita, puis, dans l’instant que lord Nettlewood, tassé d’un silence trop long, rouvrait la bouche :

— Au fait, mylord, excusez-moi si je vous interromps d’avance… Mais, vous-même ?… quelles sont vos idées là-dessus ?… L’au-delà, dame ! tout le monde en parle, et, d’abord, nos saints