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— Laquelle ?... fis-je, en redoutant précisément un des coups dont je viens de parler.

— Nous avions décidé, ma femme et moi, que nous vous enlevions.

— Vous m’enleviez ?

— Oui, pour vous emmener vous reposer, durant quelques mois, en notre château de Touraine.

— Mais Robert ?... questionnai-je, Robert m’accompagnera ?

Il mastiqua, en même temps qu’un œuf à la gelée :

— Robert ne vous accompagnera pas. Il est très occupé, ce garçon, et n’a pas le temps de flâner. Il pourra, du reste, venir vous voir tant que vous le désirerez, le trajet en auto ne demandant au plus que quelques heures... et j’ajoute que vous retrouverez nos amis. Cette aimable compagnie vous décidera, je l’espère, à accepter.

Il replongea la tête dans son assiette, et je pus constater, à la vivacité des clins-d’œil que m’adressait Rolande, le prix qu’elle attachait à mon séjour là-bas. Chère Rolande ! que j’eusse voulu ne pas avoir à résister ! Mais cette indéfinissable nécessité de compagnie sans attrait que j’éprouvais pour Robert faisait hésiter mon acceptation.

Ne sachant qu’ajouter, M. Variland recourut à sa femme :

— Insistez, vous.

— J’espère, fit-elle, qu’il n’y a pas à insister. Georgette sait trop bien le plaisir qu’elle nous donne, surtout si elle veut faire mon portrait pendant son séjour.

— C’est ça !... appuya M. Variland, et quand elle aura fini le vôtre, je me proposerai comme modèle.

— Avec un masque ? évoqua Rolande.

Cette image extravagante, un Variland en costume d’Adam, avant la faute, un loup noir sur