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— Oui, monsieur. Le revolver faisait partie d’une paire.

— D’une paire ? Mais alors, où est le second ?

— M. Gibson a tout un lot de ce genre d’armes. Nous avons vainement cherché un second revolver identique. Cependant la boîte est faite pour deux.

— Si le revolver qui a servi pour le meurtre avait fait partie d’une paire, vous auriez certainement retrouvé le semblable.

— On peut vous montrer la collection si vous désirez l’examiner.

— Auparavant, allons jeter un coup d’œil sur le lieu du drame.

Cette conversation se tenait dans la petite chambre occupée par le sergent Coventry sur le devant de l’humble maison où était le bureau de police. Une marche d’un demi-mille à travers une lande, au milieu de fougères bronzées et dorées par l’automne, nous conduisit à une grille latérale ouvrant sur les terrains de Thor Place. Nous prîmes alors un sentier qui coupe la réserve des faisans et, d’une clairière, nous ne tardâmes pas. à découvrir la maison. Elle couronnait une colline de sa vaste façade, dont le style mariait l’époque des Tudors à celle des Georges. Près de nous s’allongeait un étang bordé de roseaux. Étroit à son centre, où la grande allée le traversait sur un pont de pierre, il s’élargissait sur les côtés pour former de petits lacs. Notre guide, s’arrêtant à l’entrée du pont, nous montra le sol.

— C’est là que gisait le corps de Mrs. Gibson, dit-il.

— J’ai cru comprendre que vous étiez arrivé avant qu’on y eût touché ?

— Oui, l’on était venu me chercher tout de suite.

— Sur l’ordre de qui ?