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vous chuchoter, ainsi qu’un secret de la première importance, l’information la plus banale. À cela près, il eut vite fait de se révéler à nous comme un garçon convenable, honnête, assez modeste pour reconnaître qu’il avait perdu pied dans l’affaire et qu’il ne demandait qu’à être secouru.

— Seulement, monsieur Holmes, dit-il, j’aime mieux votre intervention que celle de Scotland Yard. Quand Scotland Yard intervient, en cas de succès tout l’honneur est pour lui ; en cas d’échec, c’est la police locale qu’on blâme. Avec vous, au moins, chacun en a selon ses mérites.

— Pour ce qui est de l’affaire actuelle, je n’éprouve aucun besoin de paraître, répondit Holmes, à la satisfaction évidente de son interlocuteur. Si j’ai la chance d’y porter un peu de lumière, je ne demande pas que l’on prononce mon nom.

— Ça, c’est gentil, bien sûr. Et quant à votre ami M. Watson, je sais qu’on peut avoir en lui toute confiance. Maintenant que vous voilà parti pour votre enquête, je voudrais, monsieur Holmes, vous faire une question. Il n’y a que vous à qui j’en soufflerais mot.

Et le sergent regarda autour de lui, comme s’il n’osait formuler ce qu’il avait à dire.

— Ne pensez-vous pas que le vrai coupable, ce pourrait être M. Neil Gibson ?

— Je me le suis demandé, répondit Holmes.

— Si vous connaissiez miss Dunbar ! Une personne belle et admirable sous tous les rapports. M. Gibson peut parfaitement avoir voulu se débarrasser de sa femme. Les Américains ont plus que nous le revolver facile. Et vous savez que c’est un revolver à lui qui a servi pour le meurtre.

— Cela est-il bien démontré ?