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Le parfum de la femme coupable

inédit

par

André Birabeau

I

Je vous présente Monsieur Chouchouille, chien. Il appartient à cette race que l’on appelle, je crois, des scotch-terriers. Ce sont, vous savez bien, de ces chiens longs du corps, longs du museau, longs des oreilles et courts des jambes, oui, si propres qu’ils soient, ont toujours un air dépenaillé et gueusard. On les croirait tous le compagnon du vieux qui fume la pipe en gardant les chantiers. Ils ressemblent à ces mouisards dont la misère ne parvient pas à être repoussante. Ils vont, le sourcil froncé, l’œil sérieux, inspecter gravement quelque tas d’immondices, puis, la tête retournée guettant le coup de pied au cul, repartent d’un train sans hâte, soucieux mais placides, avec l’allure d’un pauvre bougre qui ne serait pas un révolté. Leur maître les garde-t-il toujours ? Je les imagine assez bien.