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l’étranger, pour les victimes de la famine, et aussi de petites sommes que certaines personnes mettent a ma disposition pour que j’en use à mon gré, et je les distribue autour de moi, aux veuves, aux orphelins, aux sinistrés, etc.

« Cependant, cette distribution de petites sommes, et quelques correspondances inexactes publiées dans les journaux, induisent en erreur beaucoup de personnes qui, de plus en plus fréquemment, s’adressent à moi en me demandant l’aide pécuniaire. Les prétextes de ces demandes sont très variés, des plus frivoles aux plus sérieux et touchants. Le plus souvent on me demande de l’argent pour avoir la possibilité de terminer des études, c’est-à-dire devoir un diplôme. Les demandes les plus touchantes sont celles de secours pour une famille tombée dans une situation pénible.

« Comme il ne m’est pas possible de donner satisfaction à ces demandes, j’ai essayé d’y répondre par une brève lettre de refus. Mais, dans la plupart des cas, je recevais des lettres de reproches. Les laissant sans réponse, je recevais de nouvelles lettres de reproches, cette fois, pour n’avoir pas répondu. Ce ne sont pas les reproches qui sont importants, c’est le sentiment pénible que doivent éprouver ceux qui les écrivent.

« Pour cette raison, je crois nécessaire de déclarer à tous ceux qui ont besoin de secours d’argent, qu’il est inutile de s’adresser à moi, puisque je n’ai absolument rien. Moins que personne je puis donner satisfaction à de pareilles demandes, En effet, si j’ai agi comme je l’ai dit, c’est-à-dire si j’ai renoncé à toute propriété je ne puis aider pécuniairement les personnes qui s’adressent à moi ; si je trompe les gens en disant que j’ai renoncé à la propriété alors que