ce n’est pas possible. Cela l’irriterait ou l’attristerait, ce que, très sincèrement, je ne voudrais pas.
« Quant à faire ma connaissance, comme il le désire, je préfère aussi l’éviter. Nous sommes si loin l’un de l’autre et les voies que nous suivons me paraissent tellement divergentes que d’une entrevue entre nous il ne peut résulter qu’une perte de temps.
« Ne pourrais-tu pas lui écrire quelque chose en ce genre : Tolstoï ne se montre pas partisan du monopole de l’alcool qu’il considère comme un retour aux anciennes formes, et il ne pense pas que les sociétés de tempérance dirigées par les fonctionnaires du gouvernement puissent avoir quelque action sur le peuple. Dis-lui aussi, qu’en général, Tolstoï est un homme si bizarre et si sauvage qu’il vaut mieux ne pas le connaître.
« Au revoir, je t’embrasse et t’aime. »
Peu de temps avant sa mort, L. N. Tolstoï, assailli par d’innombrables demandes de secours d’argent, écrivit à un de ses amis, directeur d’un journal de Moscou, la lettre ci-dessous :
« Il y a plus de vingt ans que, par des considérations personnelles, j’ai renoncé à la propriété individuelle et transmis à mes héritiers, comme si j’étais mort, les biens immeubles oui m’appartenaient. J’ai renoncé également au droit de propriété sur mes œuvres, de sorte que tout ce que j’ai écrit depuis 1881 est dans le domaine public.
« En fait d’argent, je ne dispose donc que de celui que je reçois parfois, principalement de