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LES ÉGLISES
DE CORMERY (INDRE-ET-LOIRE),

PAR M. OCTAVE BOBEAU,
Correspondant du Comité, à Cormery (Indre-et-Loire).



Malgré les morcellements multiples, les mutilations regrettables et les vicissitudes diverses que les constructions de l’ancienne abbaye bénédictine de Cormery ont subies à partir de leur changement de destination, c’est-à-dire depuis la Révolution française, les restes qui nous en sont parvenus forment encore un ensemble très remarquable, mais dont il faut se hâter de tirer profit, en raison de la destruction continue qui tend sinon à leur disparition totale, du moins à l’altération irrémédiable de leurs caractères architectoniques. Ces restes appartiennent à différentes périodes romanes et gothiques. Les premiers se trouvent fort heureusement dans des conditions suffisantes pour en permettre l’étude, mais les seconds, tels que le réfectoire de la fin du xiiie siècle, pouvant rivaliser de beauté et d’Intérêt avec celui de Saint-Martin-des-Champs, à Paris ; quelques parties des cloîtres représentant de magnifiques spécimens des xive et xve siècles ; une chapelle absidale ayant appartenu à l’ancienne abbatiale et quelques autres éléments gothiques fort intéressants, sont tellement englobés dans des constructions modernes, que leur étude archéologique ou leur restitution architecturale sont devenues très difficiles.

Nous examinerons donc exclusivement les spécimens romans dont l’étude, du reste, sera le point de départ d’une série de travaux que nous avons l’intention de publier successivement sur l’époque romane en Touraine. Les plus anciens de ces spécimens sont antérieurs à l’an mille ; les plus récents appartiennent à la première moitié du xi" siècle ; les uns et les autres constituent des exemples précieux de notre art tourangeau a l’époque où les premières manifestations originales et tangibles des écoles d’architecture et de sculpture ont commencé à s’affirmer.