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et comme disait Anacréon : sachons l’embellire. D’ailleurs, écoutez-moi !

Air : Alexandre Piccini.

Simple voyageur qu’un instant
Jeta sur cet heureux rivage,
Amis, envisageons gaîment
Et les écueils et les orages.
Pour guide prenons le plaisir,
Pour législateur Épicure ;
Tous ces vrais enfans du plaisir
Furent dictés par la nature.

Dans nos bosquets et dans nos champs
Les fleurs ne durent qu’une aurore ;
La jeunesse n’a qu’un printemps
Qui s’échappe plus vite encore.
Un instant peut changer le sort ;
Tout finit ; c’est l’ordre des choses :
Mais au moins pour charmer la mort,
Je l’étends sur un lit de roses.

Du prisme brillant du plaisir
Le doux éclat jamais ne blesse ;
Mais il sait encore embellir
Les beaux jours de notre vieillesse.
Je veux encore avec gaîté,
Quittant Comus et la folie
Dans les bras de la volupté
Doucement exhaler ma vie.