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de Douglas (paroles dites, non écrites). « Ses livres, je les accepterais s’il changeait trois ou quatre choses ; si on les accepte comme ils sont actuellement, les miens seront démodés. » Un économiste de célébrité mondiale disait, il y a un an et demi, en ma présence : « La cause des prix hauts est le manque d’ouvriers. » Il sous-entendait : en Angleterre, et se croyait « orthodoxe ».

On sait que le pouvoir se concentre dans les mains des financiers, mais on ne sait pas précisément comment ça se fait. Ici est l’utilité de Douglas et de son nouveau « Traité du Prince », c’est le secrétaire Florentin qui démontre les rouages de la machine. On sait que les gouvernements deviennent de plus en plus les masques en carton déguisant la finance, mais on ne sait pas exactement comment ces masques sont faits.

La nation, économiquement parlant, est le surplus, ou la différence entre le crédit qu’un peuple possède comme ensemble, et la somme des petits crédits que possèdent ses membres. C’est actuellement une différence énorme. C’est sur ce surplus que les gouvernements jouent. C’est là que se trouve leur pouvoir. Et c’est précisément là qu’ils deviennent de plus en plus irresponsables, deviennent de plus en plus les financiers. Et c’est avec ce surplus que les financiers nous exploitent.

La féodalité, elle, reconnaissait qu’un homme était une valeur pour son seigneur ; mais les gouvernements modernes ne reconnaissent pas cela. On doit vraiment payer l’homme pour être citoyen ; être citoyen romain était un privilège, être citoyen moderne est une calamité.

« L’État doit prêter, non pas emprunter ; à cet égard comme aux autres, les capitalistes ont usurpé les fonctions de l’État. »

Notez bien que Douglas n’est nullement un utopiste, il n’imagine pas les hommes autres qu’ils ne sont, il ne prétend pas qu’un changement économique va changer la mentalité. Les procédés, la main-d’œuvre, doivent rester entre les mains des producteurs organisés, les fabriques entre les mains de ceux qui sont compétents, mais que le contrôle du crédit soit entre des mains responsables, c’est à peu près tout ce qu’il demande ; mais demander et expliquer la façon dont cette responsabilité doit fonctionner, sont deux choses ; pour tous les détails il faut bien