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ment que le public s’intéresse au vrai régime, c’est-à-dire aux allocations de crédit. Les banques ont usurpé les fonctions du gouvernement, elles ont usurpé presque les seules fonctions qui aient une influence importante et directe sur nos destinées.

La communauté achète l’arbre chaque fois qu’elle veut acheter un fruit, ça vous touche, cher lecteur, parce que vous êtes de cette communauté.

Que le pouvoir de tirer des chèques sur la capacité potentielle collective de travailler, doive être sous un contrôle général, ou au moins, sous un contrôle responsable ? Oui, ça nous touche.

Non, que les financiers puissent nous forcer, vous et moi, cher lecteur, à travailler dans une usine, mais parce qu’il peuvent nous forcer, oui, vous et moi, cher lecteur, à gâter nos beaux loisirs, à les amoindrir, à travailler six mois au lieu de trois, et pour un rien, pour qu’ils puissent gagner 400% au lieu de 300%, qu’ils puissent escroquer le Monde dans la question des changes. Que vous payiez 10 francs votre dîner au lieu de 5 francs ; que vous payiez 4 francs au lieu de 1.15 (comme en 1906), sans, ou, avec guerre, ça amoindrit votre liberté, parce que la liberté moderne est une liberté économique, qui disparaît qui est en train de s’en aller partout. Et sans que personne s’y intéresse. Les ouvriers sont trop stupides. Et nous ne nous y intéressons pas, parce qu’il y avait une tour d’ivoire, parce que il y a encore une tour d’ivoire, un peu démodée, hors d’usage, désuète.

La France, Paris ignore tout ce qui se passe à l’étranger en fait de littérature, arts, pensée ; et elle a raison, neuf fois sur dix ; mais ici nous tombons sur la dixième.

Un Anglais, c’est-à-dire un Écossais habitant Londres, a pensé. Ça n’arrive pas souvent. Mais il y a deux livres qui méritent bien une traduction française : « Economic Democracy » et « Credit power and Democracy », par C. H. Douglas, édités par Cecil Palmer, Oakley House, Bloomsbury St. London W.C.2. et non pas vendus par W. H. Smith and Son, ni dans les gares ; ni cités ni critiqués dans les journaux conservateurs et libéraux ou socialistes d’Angleterre, où pourtant ils ne sont nullement ignorés.

Voici les belles paroles d’un auteur socialiste anglais à propos