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tème financier imposent des guerres futures, que l’économie politique est à sa place dans une revue générale.

Et le coup de génie de Douglas est intéressant en soi comme l’est tout coup de génie. Il commence non par la propriété, mais par le crédit. Le bolchevisme a échoué, les Italiens, qui avaient saisi la propriété et les fabriques, ont échoué ; mais le crédit est un tel mystère (mystère tellement développé et perfectionné pendant les 80 dernières années, que personne n’y touche.)

Douglas écrit, au sujet de l’empire allemand, de sa philosophie, de ses buts : « On peut les résumer en un effort de sujétion complète de l’individu à un but imposé du dehors, et qu’on ne trouve aucunement nécessaire, ni même souhaitable qu’il comprenne complètement. »

Ça va pour l’Allemagne, mais quand Douglas applique cette proposition à l’état actuel de l’Angleterre, non seulement aux ouvriers, pauvres bêtes, mais à la classe moyenne, aux marchands, aux hommes d’affaires, à tous ceux qui ne sont pas dans le centre intéressant des grands milieux financiers, le silence s’épanouit.

Aux États-Unis, le Dakota a retiré son crédit aux banques de New-York, les absurdes habitants de cette province rustre ont voulu en jouir eux-mêmes. C’est épouvantable ; ça a beaucoup froissé les « grands ». Mais l’Amérique est heureuse et frivole, on y rit de ces gaffes, et on rira un siècle encore. En Angleterre, l’air est plus lourd.

Tournons la page : « Le crédit vrai est ce qui mesure la réserve d’énergie qui appartient à une communauté, et par conséquent les ordres sur cette réserve doivent être enregistrés dans un système financier qui réponde à cette réalité. »

Il est extrêmement difficile de condenser l’argument de cet ingénieur, ex-directeur de la principale section coloniale d’une des plus grandes compagnies industrielles, tellement sa manière diffère du style des professeurs subventionnés, de l’opposition officielle, des sentimentalistes, de M. Keynes, etc…

Le crédit est la croyance qu’un autre va payer, il n’est ni sa propriété, ni son caractère, il est basé sur les deux et sur la supposition de la bonne conduite de tous ; alors c’est un sujet dont tous ont un peu le droit de s’occuper. On demande simple-