pas davantage celles des républiques de l’Amérique
du Sud, dans leur lutte contre l’Espagne ; ni celles
du Brésil, de la Plata, du Paraguay dans cette guerre
éternelle qui les désole avec tant de fureur, ni
celles du Mexique, dans la guerre de l’indépendance
contre la France ; et cependant, avec toutes
ces lacunes, nous sommes parvenus au chiffre
effroyable de 48 milliards. 48 milliards, mais c’est
plus du tiers de la richesse tant mobilière qu’immobilière
de la France ; c’est le montant de l’épargne
française pendant près d’un demi-siècle ; c’est six
fois plus qu’il n’a fallu pour faire tous nos réseaux
de chemins de fer français. Et cependant cette
somme immense de 48 milliards, qui, employée aux
œuvres de la paix, eût transformé les conditions
matérielles de la vie des peuples civilisés, le mauvais
génie de la guerre l’a dévorée en quatorze
années, pour faire disparaître de la face du monde
près de 1,800,000 hommes.