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BIBLIOTHÈQUE DE LA PAIX

975,000 fr., d’où l’excédant de dépenses serait de 301 millions de francs.

Il est inutile de faire remarquer que ce tableau officiel est excessivement optimiste. M. Berryer prétend prouver que l’expédition a absorbé 600 millions : ce ne serait pas impossible ; toujours est-il que le gouvernement, lui-même, avant avoué un chiffre de dépenses effectuées de 270 millions, lors de la convention de Miramar, c’est-à-dire quand la guerre n’était qu’à moitié, il est difficile que les dépenses ultérieures, remboursements déduits, n’aient pas porté cette somme au moins à 400 millions. Quant aux expéditions de Chine, de Cochinchine et du Liban, nous ne pouvons les estimer à moins de 300 millions ; ce chiffre représente à peu près exactement des augmentations imprévues de nos budgets de la marine et de la guerre, dans les années de paix 1860, 61 et 62, alors que l’expédition du Mexique n’avait encore que peu coûté, et l’on sait que l’expédition de Cochinchine se poursuit encore et aggrave notre budget d’une manière permanente. Si l’on joint à ces dépenses budgétaires la perte de tous ces capitaux qui se sont détournés des emplois productifs, pour s’éteindre, sans retour dans les emprunts mexicains, on trouve que les expéditions lointaines ont enlevé au moins un milliard à la France, sans compter qu’elles ont haussé d’une manière permanente le budget de la marine.